Mercredi 15 novembre: Traversée de l'Aisne
Laissant a bonne ville de Saint Quentin, je me dirige vers la non moins bonne ville de Soissons, située dans le même département, soixante kilomètres au Sud. Décollant évidemment assez tard, me voilà à nouveau dans une campagne charmante, douce, et pas trop pentue. Les maisons de brique se réchauffent sous les rayons de ce petit soleil d'automne bien agréable, bref, les conditions pour rouler sont bonnes.
Hélas, mon traditionnel retard n'aidant pas, voici la pénombre qui enveloppe les champs de son obscur manteau (notez la tournure poétique) et me voici sous la nuit dans les bois de Coucy le Château. Cherchant mon chemin du bourg vers Soissons, et me voyant une fois de plus acculé à la nationale, je suis apostrophé par un quidam qui sort de sa voiture, me demandant ce que je cherche, et si j'ai besoin de quelque chose. C'est David, l'instituteur de Coucy, intrigué par mon équipage, qui m'invite chez lui à boire une bière. Et me voici attablé avec mon nouvel ami, qui me fait comprendre que je suis le bienvenu pour la nuit si je veux. Je dois hélas me rendre chez ma soeur qui m'attend, et prend congé du sympathique David, qui m'offre en plus de son amitié le gilet réfléchissant qu'il me manquait pour rouler de nuit. Merci à toi, camarade, puissè-je rencontrer sur la route des hommes aussi ouverts et généreux!
Et voilà enfin Soissons, où ma chère sœur Hortense m'attend. Notre petit frère commun, Charles-Henri a aussi fait le déplacement, arrivant comme il se doit 1h30 en retard. La soirée se prolonge, marquée par l'arrivée de Tiphaine, collègue et complice d’Hortense, assez loquace sur les détails exotiques de leur métier.