Terranova - Taranto
Ce jeudi, je quitte définitivement la Calabre. L'itinéraire consiste, comme toujours à longer la côte, jusqu'à Tarente. Adieu, les orangeraies, je ne reverrai plus d'aussi beaux alignements qu'ici...
Je salue le village de Liberale, Terranova de Sibari, qui se réveille tranquillement dans le brouillard évanescent de ce matin d'hiver où il me sera même infligé cinq minutes de pluie... on est à 15 km de la mer, et déjà au début de la montagne... notez les oliveraies, et les maisons pas finies, fréquentes par ici pour cause de budget pas forcément bouclé au moment des travaux, ou de construction très progressive, étage par étage, à raison d'un tous les dix ans...
Adieu à vous aussi, les marchands ambulants d'oranges et de clémentines, postés sur le bord de la route, avec camions et caisses d'oranges à 3€ les 10 kg de fruits généreux, juteux, sucrés et parfumés...celui-là me voyant m'arrêter pour me ravitailler me donne 6 oranges alors que je ne lui en demande que 3, et ne me fait rien payer... l'hospitalité du sud, c'est vraiment pas un mythe.
La journée se passe tranquillement au rythme de la SS (Strada Statale, route nationale) 106, qui fait Reggio-Taranto, et que je me serais remonté du km 0 au km 400...
Bonne route, un peu passante, avec des passages en 2x2 voies qui font un peu peur, et au cours desquels ma seule satisfaction est de pouvoir tenir une moyenne super haute, aux alentours de 26km/h...enfin, au bout de la journée, les lumières de Tarente... comme toujours, je commence par voir apparaître la raison d'être de la ville, à savoir le port de containers, la raffinerie ENI, et la fonderie, qui passe pour être la plus grande d'Europe... et la plus polluante.
Mon guide local s'appelle Andrea, il est francophone, a pas mal voyagé, a milité dans diverses associations écologiques, dont Greenpeace, ce qui lui a permis entre autres de faire un tour de Méditerrannée en bateau, pour recenser les baleines... ça fait rêver.
En attendant, nous allons au pub du frère d'Andrea, un ancien moulin à huile transformé en Bar, où je fais la connaissance de Viviana, étudiante en droit et serveuse. Gros avantage du pub où on connaît le frère du patron : NO LIMIT!
Je vous laisse imaginer le petit plaisir que je me fais après 140 bornes de route... salades, pizza, poulpes, mozarella alla pancetta, pane e formaggio pecorino...Grazie Andrea, grazie a tutta la tua familia!