Damas
A Damas, je suis rejoint par ma vieille complice de voyage, qui vient passer une semaine de vacances en Syrie avec moi. Nous sommes hébergés dans un quartier populaire de la banlieue de la ville par Ahmed, encore une belle rencontre.
Il y a des dizaines de choses à voir au centre de Damas, du reste l'une des plus vieilles villes du monde encore habitées. Entre autres, la mosquée des Omeyades, construite au XVIème par la dynastie au pouvoir, l'une des plus grandes de la région et l'une des plus saintes du monde musulman.
La cour est un lieu de vie, où les gens se retrouvent pour discuter, prendre pause à l'ombre...
...véritable aubaine pour les enfants qui courent et jouent dans un vacarme pas toujours compatible avec le recueillement qui devrait prévaloir dans ce genre d'endroit...
Les Chiites, le second groupe en importance au sein de la communauté musulmane, ont aussi leur lieu saint à Damas, il s'agit de la tombde de la fille du prophète Hussein. De nombreux pélerins, notemment Iraniens, viennent prier ici.
Le centre de Damas regorge d'endroits étonnants, par exemple ce palais Azem, contruit au XVIIème par le gouverneur de Damas. On sent la civilisation locale à son apogée : murs multicolores, bassins amenant douceur et intimité dans le jardin, arbres en fleurs...
Des jardiniers pas trop stressés s'occupent des plantes, malgré leurs casquettes, la tranquilité et la nonchalance qu'ils arborent n'a pas du trop changer depuis que ce palais existe...
Et l'intérieur riche de meubles marquetés, incrustés de nacre, d'os ou de pierres semi-précieuses laisse imaginer que d'importants personnages ont du comploter sous les plafonds colorés de ces salles fraîches...
Anne fait sa pause, sans doute fatiguée par la chaleur, à côté de deux jeunes filles voilées et au traits bien différents de ceux du reste de la population. Normal, elles viennent de Malaisie...
A deux pas du palais, le vieux souk. A l'orientale, plein de marchands qui crient, qui nous accostent impunément, et qui semblent faire partie de ce décor de petites boutiques aux etagères croulant d'une multitude de produits...
Anciens caravanserails, les khans. On en trouve dans les souks, il s'agissait de garages à chameaux où les marchands venus des quatre coins du monde pouvaient également se reposer et se restaurer...
...avant de vendre leur marchandises dans des échoppes prévues à cet effet.
Celui ci est en bon etat, et a été occupé par les services culturels de l'ambassade d'Espagne qui a fait du bon boulot en y organisant une exposition : Sur le sol de la salle principales, de poèmes calligraphiés en arabe...
...et dans les anciennes boutiques, sur les murs blancs, d'autres poèmes calligraphiés en rouge. Belle impression de calme, qui tranche avec le vacarme un peu fatigant des petites rues du souk...
Allez, une petite pizza locale pour se remettre d'aplomb, on s'en sort pour moins de cinquante centimes d'euro à deux, ce qui est plutôt pas mal...la vie en Syrie est la moins chère des environs, je crois que même en Albanie c'était plus cher...
Une église Arménienne, du moins catholique Arménienne. La région est majoritairement musulmane sunnite, mais il faut préciser que 200 000 chretiens vivent en Syrie, la première communaute chrétienne étant arménienne. On distingue les Arméniens catholiques et orthodoxes, ayant fui la Turquie et les massacres de 1915 ; les Grecs catholiques et orthodoxes (pas d origine mais de rite grec); les maronnites qui viennent du Liban, les catholiques romains dis latins, les Syriaques et les protestants.
Damas est une capitale qui fait très pauvre, le pays est fatigué des bientôt quarante ans de dictature des Assad. Pas d'internet à part des modems et donc des connections incroyablement lentes, peu d'électronique en géneral, peu de grandes sociétés internationales présentes...
...et par contre des portraits à tout bout de champ du gentil président Bachar el Assad, ophtalmologue de formation, anglophone et francophone, dont on prévoyait qu'il ouvrirait son pays et renoncerait à la politique de grande Syrie de son père...espoirs déçus...